C’est un phénomène qui prend de l’ampleur : de plus en plus de citadins quittent les villes pour s’installer loin des grandes agglomérations françaises. Pourquoi et comment cette tendance est en train de redéfinir la manière dont les Français s’adaptent à ce phénomène déjà très à la mode dans certains pays, comme les USA.
Le luxe, c’est l’espace. À partir de ce postulat, on comprend mieux pourquoi chaque année plus de 100 000 français prennent le pari de quitter les grandes métropoles pour la campagne ou des villes de moins grandes envergures. La principale raison ? Le prix du logement évidemment. À titre de comparaison, une surface habitable de 100 mètres carrés dans Paris coûte en moyenne 1,5 million d’euros. Dans l’Eure, une maison individuelle avec terrain revient à 150 000 euros, soit dix fois moins cher. D’ailleurs, de nombreux sondages indiquent que les citadins Français songent à fuir la ville à hauteur de 65%. Un chiffre qu’il faut nuancer car en 2016, une étude « Style de vie des Français » de la société internationale de management de la performance Nielsen estimait que seulement 44% des Français rêvaient de vivre en milieu rural, loin des grosses villes. La vérité est sans doute entre ses deux chiffres, déjà assez conséquents pour être considérés et correspondant à un vrai besoin. De plus en plus de citadins souhaitent simplement améliorer leur qualité de vie, reconnecter à la nature... Cela passe donc par le cadre de vie et le logement.
Privilégier les villes à taille humaine
À titre d’exemple, sur la Côte d’Azur, il est possible d’accéder à un 4 pièces à Cagnes-sur-Mer (60 000 habitants) pour moins de 300 000 euros. Bon courage pour trouver un bien identique, dans un cadre de vie similaire (300 jours de soleil par an, toutes les commodités possibles à pieds, écoles maternelles jusqu’au lycée, proche de Nice et de son aéroport, proche de la mer) pour un tarif équivalent sur Paris ou d'autres grandes agglomérations. Pour de nombreux « migrateurs », le stress est aussi l’une des raisons principales de cet exil massif. Moins de bruit, moins de gens, moins de stress, moins de fatigue, moins d’insécurité, plus de soleil... Autant de points qui rendent certaines destinations de plus en plus prisées. Bordeaux, par exemple, a été pris d’assaut par les « Parisiens » depuis que le TGV a raccourci la distance entre la Gironde et la capitale.
Bien choisir son point de chute
Forcément, cet afflux massif à Bordeaux a eu des conséquences sur l’immobilier (hausse des prix). Mais au-delà du cadre de vie, c’est la qualité de vie qui est recherchée. Aujourd’hui, il est de plus en plus en difficile de devenir propriétaire au cœur des grandes villes, alors les gens font le pari des espaces « multipolarisés », à savoir des villes à taille humaine qui se trouvent à équidistance de plusieurs villes plus importantes. Idéal pour trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, retrouver un pouvoir d’achat intéressant et élever ses enfants dans un cadre naturel moins stressant. Parfois, cela permet aussi de se rapprocher de ses racines ou de sa famille, voire de changer ses habitudes. Évidemment, la vision parfaite de la vie à la campagne n’existe pas.
Évidemment, la vision parfaite de la vie à la campagne n’existe pas, comme partout, il existe des difficultés et c’est pourquoi il est vital de bien choisir son point de chute pour ne pas tomber dans une certaine réalité du quotidien rural : isolement, absence de service public, hospitalier et scolaire, activités culturelles et loisirs limités et obligation de se déplacer en voiture. Il ne faut pas passer d’un extrême à l’autre car dans tout dilemme, le compromis est souvent la meilleure solution. En attendant, il s'agit encore d'avoir le "courage" de franchir le cap.