La Côte d’Azur est la région de France la plus soumise au risque sismique. Comment anticiper les tremblements de terre et dans quelle mesure en tenir compte au sein de votre logement?
Ne tremblons pas.
Le risque sismique, c'est la probabilité d’être touché par un séisme de magnitude de 3,5 à 4 sur l’échelle de Richter. Il est évalué selon 5 niveaux, allant de 1 (risque très faible) à 5 (risque fort). A titre d’exemple, la ville de Nice est classée en zone 2 (risque modéré). Malgré tout, est-il possible d’anticiper les séismes au sein de votre logement? Concrètement, il n’existe aucune construction entièrement à l’abri des conséquences d’un tremblement de terre.
Pour autant, de plus en plus de constructions parasismiques ont vu le jour depuis plusieurs décennies. En général, on adapte la construction au niveau de sismicité du terrain. Cette construction repose sur cinq piliers: le choix du site, la conception architecturale, le respect des règles parasismiques, la qualité de l’exécution et la maintenance. Ces règles sont pondérées en fonction du niveau de risque de la région. Par exemple, la commune de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, sera beaucoup plus vigilante sur l’observation des cinq piliers parasismiques que Montreuil-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
Du bois et de l'intelligence
Malgré tout, il existe des alternatives pour mieux protéger son bien en cas de risques sismiques. Dans les mois qui ont suivi la tragédie de Kobe au Japon (magnitude de 7,2 en 1995, 6400 morts), les experts se sont aperçus que la majorité des structures en bois avaient résisté au séisme et que cette matière possédait un coefficient de sécurité très important. Dans la foulée, de nombreuses constructions en bois ont vu le jour dans les régions très menacées par les risques sismiques. C’est une piste à creuser d’autant qu’elle est écologique.
D’autres pistes mènent à l’intelligence artificielle. C’est dans ce cadre que des chercheurs américains et français bossant au Los Angeles National Laboratory ont mis en place une IA qui permet d’écouter les zones sismiques et d’y déceler une activité future en la nourrissant quotidiennement de données brutes sur la zone à observer et sur tous les signes précurseurs à un séisme. Ce principe d’écoute des signes acoustiques précurseurs est une immense avancée technologique, on le surnomme le machine learning. L’ensemble des données n’est pas traitable par l’être humain en si peu de temps, l’IA, elle, le peut. L’humain, en revanche, est fondamental pour interpréter les corrélations mis en exergue par l’IA.
Le kit de survie
Ailleurs, on utilise la méthode du "Bronzing" des roches comme c’est le cas en Italie. Avec le temps et les différentes activités sismiques, les calcaires produisent des éléments comme le chlore 36. En examinant les zones à fortes concentration de chlore 36, il est possible de dater un séisme, et ainsi, faire un bilan d’une zone pour déterminer son degré de sismicité et son éventuelle dangerosité.
Enfin, certaines applications de smartphones permettent de vous prévenir parfois jusqu’à 30 secondes à l’avance en cas de séisme important, c’est le cas de QuakeAlert qui a déjà fait ses preuves au Mexique et aux USA.
En dépit de toutes les avancées technologiques en matière de prévention, le facteur humain reste le plus important. Ainsi il est recommandé de suivre des consignes de sécurité en amont quand vous habitez dans une zone sismique : repérer où se trouvent disjoncteur et robinet de gaz, toujours avoir un kit « séisme » à proximité (radio, lampe de poche, eau, médicaments, alimentation, vêtements, etc.), confiner les produits chimiques et d’entretien et de vous mettre à l’abri sous une grosse table en bois massif.