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L'habitat est surprenant

Reprise du 2ème acte

Demain c'est quoi l'immobilier

Immobilier et Covid

Plus de trois semaines après leur nouvelle fermeture au public imposée par le second confinement, les agences immobilières ont pu réouvrir leurs portes fin novembre. Mais l’activité, notamment pour les visites, reste soumise à conditions et à un protocole sanitaire très stricte.

Si les agences immobilières ont poussé un véritable ouf de soulagement à l’annonce de la réouverture, le 28 novembre, des commerces jugés “non essentiels”, la situation reste, malgré tout, compliquée pour la gestion de leurs activités, et notamment pour les visites immobilières qui, non seulement sont restreintes aux biens pour l’achat ou la location d’une résidence principale (excluant donc pour l’heure les résidences secondaires et les biens à vocation d’investissement), mais doivent aussi obéir à des règles très strictes.

Visites protocolaires !
Plus précisément, dans le cas d’un logement vide, ces visites doivent être :
• organisées sur rendez-vous et leurs dates déterminées à l’avance ;
• limitées, tant en nombre (une visite par 1/2 journée pour un même bien) qu’en durée (30 minutes maximum) et qu’en participants (l’agent immobilier accompagné du seul candidat à l’achat ou à la location) ;
• qualifiées en amont : une visite préalable en visio est obligatoire et un tri renforcé des acheteurs/locataires potentiels s’effectue afin d’éviter les visites inutiles et de limiter ce que les professionnels nomment le “tourisme immobilier”.

En amont, cette sélection accrue des candidats afin de limiter autant que possible les visites “inutiles” doit également permettre de détecter les “personnes à risque de forme sévère de Covid-19” qui ne sont pas autorisées à visiter un logement. Autrement dit, les personnes de plus de 65 ans ou atteintes d’une maladie chronique, les femmes au 3ème  trimestre de grossesse ou encore les personnes atteintes d’une pathologie lourde (cancer, diabète, obésité, complications vasculaires...) selon la définition du Haut conseil de la santé publique.

Bon pour visite
Si le bien est occupé, les conditions sont encore plus draconiennes. L’agent immobilier doit demander l’accord écrit de l’occupant avant chaque visite. Il doit également remettre à chacun des occupant et candidat le protocole, et fournir au visiteur un “bon pour visite” afin qu’il puisse justifier de son déplacement. En plus de respecter bien entendu tous les gestes barrières de rigueur (port du masque, désinfection des mains, respect des distances, utilisation de son propre stylo), le logement doit être aéré par l’occupant 15 minutes avant la visite, laquelle est limitée à 30 minutes maximum. Enfin, le professionnel a l’obligation d’enjoindre, en amont de la visite, le candidat à l’achat ou à la location à télécharger l’application TousAntiCovid.

Certes, dans l’attente d’un possible assouplissement des règles, le cadre imposé à ce jour constitue pour l’ensemble des agents immobiliers une réelle entrave à leur activité, tant en termes d’activité économique qu’en termes relationnels, leur cœur de métier reposant essentiellement sur les rencontres et les relations humaines. Mais, dans ce contexte si particulier, où les dégâts de cette crise sanitaire sans précédent s’évaluent dans tous les domaines, l’ordre des priorités a été totalement chamboulé autant que la façon d’exercer la profession... La reprise de ce 2ème acte annoncerait-elle le début d’un nouveau chapitre ?