Depuis maintenant plus d’un an que la planète vacille sous les attaques virales, force est de constater que cette pandémie ne se résume plus au champ sanitaire, mais bouleverse véritablement l’équilibre sociétal mondial et ses schémas économiques. Dans ce contexte, l’immobilier semble s’imposer plus que jamais comme la valeur refuge plébiscitée par les Français, leur incertitude sur l’avenir nourrissant plus encore leur volonté de se mettre à l’abri.
Certes, l’année 2020, rythmée par les épisodes de confinement et ses cortèges de restrictions, a impacté l’activité des agences immobilières et leurs modes de fonctionnement essentiellement fondés sur le relationnel et la proximité. Mais force est de constater que, non seulement les professionnels du secteur ont su faire preuve de réactivité et de créativité pour s’adapter aux nouveaux contextes, mais le marché de l’immobilier a particulièrement bien résisté aux assauts pandémiques. Il a même fait preuve d’une belle résilience, avec près de 980 000 transactions* enregistrées en 2020 sur le marché de l’ancien, finalement pas si éloignées du record de 2019 où le million de ventes avait été dépassé. Cette tendance plutôt “rassurante” n’exclut pas les nombreuses interrogations qui accompagnent cette nouvelle année 2021 et dont les contours restent particulièrement flous : le marché de l’immobilier résistera-t-il à l’épreuve d’une crise économique globale qui semble inéluctable ? Ce contexte inédit peut-il jouer un rôle d’accélérateur de projets, ou fait-il émerger une évolution plus profonde de l’investissement immobilier ?
Un contexte difficile, mais favorable
Il n’y a finalement pas de contradiction entre la crise avérée et la volonté de plus en plus répandue d’investir dans l’immobilier, bien au contraire ! Dans l’esprit collectif, “la pierre” devient plus que jamais la valeur refuge absolue. Psychologiquement, acheter rassure les ménages qui, pour certains, n’y pensaient pas avant la crise sanitaire ! De nombreux facteurs jouent aussi en faveur d’un tel projet à commencer par le bouleversement des modes de vie où le lieu d’habitation est devenu l’épicentre social et professionnel en raison des restrictions de sortie et de l’incitation au télétravail. L’environnement, l’espace intérieur, le confort… ont pris une importance capitale et suscitent de nouvelles aspirations pour bon nombre de familles. La flexibilité géographique a également changé la donne, redonnant aux zones périurbaines et rurales un réel intérêt pour tous ceux en quête d’une nouvelle qualité de vie.
Des taux de crédit historiquement bas
L’autre facteur, et non des moindres, est le niveau exceptionnellement bas des taux de crédits immobiliers (en diminution constante depuis juillet 2020) qui, actuellement, avoisinent plus ou moins 1 % sur une durée d’emprunt de 20 ans. L’investissement immobilier reste donc une opportunité à saisir, même si de nombreux ménages risquent d’en être exclus en raison des conditions restrictives d’octroi de prêt exigées par les banques. Toutefois, en décembre 2020, le Haut Conseil de Stabilité Financière a officiellement annoncé un assouplissement de ces conditions pour favoriser notamment l’accès aux primo-accédants. Il faut dire également que les solutions d’épargne traditionnelles, auxquelles les Français sont si attachés, sont loin de tenir leurs promesses d’antan. La faiblesse des taux du Livret A et du Livret développement durable et solidaire (LDDS) fixé à 0,5 %, le rendement des supports sécurisés de l’assurance-vie estimé par les spécialistes autour de 1 % pour 2020, ou bien encore la volatilité des cours de la bourse, plaident aussi en faveur de l’investissement immobilier, notamment pour miser sur des revenus locatifs certainement plus rentables !
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