Si en mars 2020, l’annonce du premier confinement avait fait grimper les taux de crédit immobilier, la tendance à la baisse amorcée depuis le mois de juillet s’est régulièrement poursuivie pour atteindre un plancher quasi-record qui devrait se confirmer pour les mois à venir. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs qui souhaiteraient concrétiser leur projet immobilier en cette fin d’année, mais qui cependant ne profite pas forcément à tous !
En réaction à la situation de crise inédite liée au Covid-19 et aux premières mesures de confinements, les banques ont, dans un premier temps et dès avril, augmenté les taux des nouveaux crédits accordés, afin de limiter les conséquences de la montée des risques sur leurs équilibres financiers. Mais, à partir de juillet, elles ont révisé leurs barèmes à la baisse pour soutenir la demande de crédits immobiliers sur des marchés toujours à la peine, malgré le rebond post confinement.
En témoignent les chiffres publiés début novembre 2020 par l’Observatoire Crédit Logement / CSA qui révèlent un taux d’emprunt immobilier moyen à 1.21 % (contre 1,28% en juin, soit une baisse de 7 points de base).
Des emprunts sur la durée
Cette baisse de l’indicateur est d’autant plus notable que la durée moyenne des prêts octroyés n’a jamais été aussi élevée (la règle étant que plus la durée du prêt est longue, plus son taux est élevé) : 19 ans et 7 mois soit quasiment un an de plus par rapport à juillet dernier. En d’autres termes, plus de la moitié des contrats de prêts immobiliers signés en octobre l’ont été sur une durée comprise entre 20 et 25 ans (50,9 %), alors que 17 % seulement concernaient des prêts sur moins de 15 ans.
Cet allongement des durées a permis, dans un premier temps, d’amortir les conséquences de la remontée des taux de crédits et, depuis juillet dernier, d’absorber les conséquences de la hausse avérée des prix du logement.
Prudence et fermeté
Certes, cette baisse significative des taux du crédit immobilier peut être une bonne nouvelle et inciter les acheteurs potentiels à concrétiser leurs projets... sous conditions d’acceptation des dossiers qui, en ces temps instables, deviennent de plus en plus drastiques. Entre les recommandations du Haut Conseil à la Stabilité Financière (HCSF) qui recadrent les critères d’obtention d’un crédit (durée maximale de l’emprunt fixée à 25 ans, et un taux d’endettement ne devant pas dépasser 33 % des revenus), et les conséquences de la Covid-19 sur la solvabilité des ménages, sur les 10 premiers mois de 2020, la production de prêts a chuté de 18,1 % en nombre de contrats signés et de 16 % si l’on considère la somme totale accordée, ce qui démontre que les emprunteurs aux revenus les plus modestes ont fait les frais de ce resserrement des conditions d’octroi.
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